La ministre appelle à faire les choses "dans le bon ordre", face à des débats parlementaires déjà teintés par l'échéance présidentielle qui s'annonce.
Amélie de Montchalin, à l'Assemblée nationale, le 21 novembre 2025 ( AFP / ALAIN JOCARD )
La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a demandé lundi 24 novembre aux parlementaires de "ne pas faire la présidentielle de (20)27 pendant le budget de (20)26", visant notamment l'ancien ministre de l'Intérieur et président des LR Bruno Retailleau. "Ce qu'on demande avec le Premier ministre aux partis c'est qu'on ne fasse pas la présidentielle de 27 pendant le budget de 26", a lancé Mme de Montchalin sur France 2, "qu'on ne mette pas la charrue avant les boeufs".
Alors que l'Assemblée nationale a rejeté à la quasi-unanimité dans la nuit de vendredi à samedi le budget qu'elle avait amendé, le texte va passer au Sénat.
En cas d'échec des discussions parlementaires, le gouvernement pourrait avoir recours à une "loi spéciale" qui reconduira au moins pour quelques mois le budget actuel. Or l'ancien ministre de l'Intérieur et président de LR Bruno Retailleau, qui vient de reprendre son siège de sénateur, a dit samedi préférer une loi spéciale à l'actuel budget. "Il y a (chez LR, NDLR) un président qui n'est plus au gouvernement et qui, comme parfois les présidents de parti, a tendance à simplifier les choses", a lancé la ministre.
"Minute, papillon"
"Je ne pense pas que Bruno Retailleau pense au fond de lui vraiment que ne pas avoir de budget est une solution pour la France (...), qu'il ne voie pas que pour le ministère dont il était ministre il y a encore quelques semaines, avoir une loi spéciale qui ne permettrait pas d'augmenter les effectifs et le budget, soit une bonne idée, ou qu'il pense en vrai que ce qui était le vote d'une étape soit la copie finale", a-t-elle ajouté.
"Je pense qu'il pense effectivement, comme certains, à 2027. Si on joue la présidentielle de 2027 dans l'hémicycle où on débat du budget de 2026, on n'aura pas le budget de 2026 et probablement que la présidentielle se passera très mal, parce que d'ici là, le pays aura été laissé en suspens, en service minimum", a-t-elle souligné.
Ma responsabilité, a-t-elle conclu, c'est de dire, 'minute, papillon', on fait une pause, on met les choses dans le bon ordre et on est capable, nous, partis du gouvernement, de montrer aux Français qu'on travaille pour eux, pas pour déjà anticiper une élection (au cours de laquelle) chacun pourra débattre".
6 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer